LES JARDINS D’ALEXANDRE OU L’ART D’IMAGINER LES PAYSAGES…

Par Claire Le Meur, DG de Blue Bees.

Aujourd’hui, les Bees sont allées à Paris pour découvrir le monde merveilleux d’uns de leurs clients, paysagiste, les Jardins d’Alexandre

Alexandre Quirder et Benjamin Terrier nous ont ouvert les portes de leur sanctuaire dédié aux jardins et paysages et racontent leur passionnante aventure entrepreneuriale :

AQ : J’ai monté SMJ en 2006, qui est ensuite devenu Les Jardins d’Alexandre en avril 2019. Sachant qu’à l’origine, ma spécialité était l’élagage. Benjamin est venu me rejoindre il y a 3 ans après de longues discussions fin 2018 (rires) et c’est désormais mon associé. Nous œuvrons essentiellement à Paris et sa banlieue.

CLM : Comment est née cette aventure ? Vous aviez déjà votre propre entreprise d’élagage auparavant ?

AQ : Non, j’étais salarié dans une entreprise d’élagage et j’ai décidé de me lancer dans l’aventure entrepreneuriale en 2016. Historiquement, je connais Benjamin depuis l’école ! Nous avons passé notre bac pro ensemble. Nous étions des copains qui avions un bon feeling. Nous sommes restés proches, en maintenant un lien amical au fil des ans, même si chacun a fait sa route de son côté. Benjamin dans le paysage, pour des entreprises qui faisaient vraiment du jardin, moi dans l’élagage. Nous avons commencé à nous fréquenter un peu plus à partir de 2015. Benjamin n’était pas très épanoui dans la société dans laquelle il travaillait. Nous avons réfléchi au fait de travailler ensemble, jusqu’à le mettre en place et nous associer !

CLM : Et aujourd’hui, Les Jardins d’Alexandre comptent combien de salariés ?

BT : Nous sommes 11 désormais. Nous avons réellement développé l’aménagement et les contrats d’entretien de qualité. Nous nous adressons à des clients très divers qui ont une terrasse, un jardin, un terrain à aménager. Nous leur proposons un projet complet, de A à Z qui peut inclure également des constructions de bois, de la maçonnerie, de l’arrosage automatique, de l’éclairage – une prestation vraiment complète.

CLM : Vous proposez en fait de la conception paysagère, au-delà du seul aménagement de jardin.

AQ : C’est ça ! Grâce à notre bureau d’études, nous sommes capables de proposer un projet, présenté sous la forme d’un dossier très complet qui présente une palette végétale que nous allons mettre en place, le mobilier, les poteries, etc. Un peu comme un aménagement de cuisine haut de gamme, en fait.

CLM : Vous ne travaillez pas exclusivement avec des particuliers mais aussi avec des professionnels n’est-ce pas ?

AQ : En effet. Depuis 2006, j’avais développé une clientèle. Je travaillais beaucoup avec des gens des travaux publics, des promoteurs etc. Donc lorsque j’ai expliqué que je pouvais développer d’autres services, j’avais déjà un réseau de clients constitué. En fait, Benjamin et moi avons associé nos réseaux pour offrir un service complet. Nos deux clientèles étaient très différentes.

CLM : Quelle est la spécificité de votre savoir-faire aujourd’hui ?

BT : Nous avons toujours recherché de la nouveauté dans nos prestations (nouvelles matières, plantes exceptionnelles, etc…). J’ai fait mes armes chez Didier Danet, chez lequel j’ai fait mon apprentissage. Là, je m’occupais de Pierre Bergé par exemple – un amoureux des jardins. J’ai connu Pierre Bergé d’abord, puis Yves Saint Laurent à l’Orangerie. Comme il adorait travailler avec moi, il m’a suivi quand je suis revenu chez Didier Danet. Pierre Bergé me disait souvent « là où tu iras, j’irai » (rires). Ensuite, dans le cadre d’une autre entreprise, j’ai aussi rencontré Yves Saint Laurent. Cela m’a permis d’apprendre à gérer des projets ou clients spécifiques haut de gamme, de comprendre pleinement les besoins et souhaits des clients. Je suis un passionné de jardin.

AQ : Benjamin a un savoir vraiment énorme sur les plantes !

CLM : Vous parliez un peu plus tôt d’innovation. A quoi correspond l’innovation en matière de paysage ?

AQ : Il peut s’agir de matières, de mobilier, de plantes. C’est un peu comme dans la mode, il y a des tendances dans le jardin. Actuellement, nous visitons beaucoup de jardins où l’on trouve des plantes qui étaient à la mode dans les années 90, qui ne sont plus du tout au goût du jour. Sachant par ailleurs qu’avec le réchauffement climatique, nous proposons des plantes méditerranéennes à Paris que nous ne pouvions pas installer auparavant car elles n’étaient pas adaptées au climat.

BT : Nous essayons aussi, lorsque l’on crée ou que l’on réaménage un jardin, de concilier le jardin avec les gens qui y habitent et avec la maison elle-même. Le jardin doit être une suite cohérente de la maison. Un jardin ne fonctionne pas « tout seul ».

AQ : Par exemple, si l’on arrive dans une famille où l’on sait qu’il y a des enfants en bas âge, il faut que nous nous adaptions à leurs besoins et à leurs demandes.

CLM : Quel serait le projet de rêve que l’on puisse vous confier ?

AQ : A titre personnel, mon rêve serait que quelqu’un puisse dire « j’habite Paris, j’ai un jardin ou une terrasse et je voudrais qu’il soit le plus merveilleux possible ». S’offrir un jardin magnifique comme on rêve de s’offrir une Porsche ou une Ferrari, en fait…

Terrasse à Paris par Les Jardins d'Alexandre illustrant l'article de Fifty Bees

BT : On passe la porte et là c’est l’émerveillement … On n’imagine pas qu’on est à Paris.

CLM : Quelle est la réalisation dont vous êtes les plus fiers ?

AQ : C’est une colle ! Nous avons réalisé plusieurs très beaux projets. À Issy-les-Moulineaux, par exemple. Près de Disneyland Paris (Magny Le Hongre), également. Là, nous sommes partis de zéro – c’était un jardin nu, et le résultat était vraiment réussi. C’était très beau.

CLM : Qu’est-ce qui vous rend le plus heureux dans la réalisation de ce projet, près de Disney ? La complexité de l’exercice ? Les plantes que vous avez installées ? L’aménagement général ?

AQ : L’ensemble, en fait. Sur ce projet, le client nous dit qu’à chaque fois qu’il reçoit des amis, ils sont subjugués par le travail que nous avons fait. Forcément, ça rend fier… Nous avons utilisé de très beaux matériaux, de très belles poteries. Nous avons réalisé un gigantesque banc en bois exotique, incrusté dans le mur. Le client voulait un style « plage californienne » et nous avons su répondre à ses attentes.

BT : La palette végétale est extraordinaire. Et le banc est très impressionnant.

CLM : Justement, pour la réalisation de ce banc, vous avez fait appel à un prestataire ?

BT : Non, tout a été réalisé en interne ! Le jardin a été dessiné par notre Bureau d’étude et entièrement réalisé par l’équipe des jardins d’Alexandre. Nous avons soumis au client le projet dans son ensemble, depuis la création du projet, sa réalisation et son suivi en proposant un contrat d’entretien annuel. Nous avons aussi pensé la palette végétale, les poteries, l’aménagement, les luminaires.

CLM : Et quel est votre pire souvenir, en termes de réalisation ?

AQ : Rien que nous n’ayons solutionné ! Mais un problème sur un chantier… Nous avions commandé un chargeur pour une plante immense – un sujet exceptionnel. Le chargeur qui avait été livré était trop grand et ne passait pas. Nous avons dû nous débrouiller pour installer cette plante énorme à la main… Nous pouvons également gérer toutes les formalités inhérentes à l’aménagement : l’installation d’une grue pour monter les plantes en terrasse, les demandes d’autorisation, notamment.

CLM : Les deux années que nous venons de vivre, dans un contexte sanitaire particulier, ont-elles été propices à votre activité ? Lorsqu’on est coincé dans son jardin, sans autre possibilité de sortie, on a envie qu’il soit beau, non !?

AQ : Je pense que notre clientèle aurait réalisé le projet avec ou sans Covid. En revanche, à l’heure actuelle, il est vrai que dans Paris, le moindre morceau de terrasse est aménagé et valorisé. Ce n’est jamais laissé à l’abandon. Pour parler d’un exemple concret, à Neuilly sur Seine, un de nos clients avait le dernier étage d’un immeuble et a négocié avec la copropriété pour obtenir l’usufruit du toit. Nous avons exploité ce toit d’immeuble, après pas mal de travaux de consolidation, et avons créé une très belle terrasse aménagée, avec des massifs de plantes et vue sur la Défense et la Tour Eiffel ! Un très joli projet.

BT : Ce client avait consulté plusieurs paysagistes avant nous, qui n’étaient pas en mesure de réaliser le projet. Nous, nous avons relevé le défi et nous l’avons fait.

CLM : Quel développement envisagez-vous pour les années à venir ?

AQ : Notre rêve est de devenir une référence à Paris en matière de jardin. Nous souhaiterions avoir deux vraies équipes de création, en ne dépassant pas 15 salariés. Notre équipe est formidable et nous travaillons dans un contexte convivial, familial, que nous souhaitons conserver car c’est très précieux. On s’éclate !

BT : Nous réalisons également l’entretien et la maintenance de nos réalisations à l’année. En effet, lorsqu’on investit de l’argent dans un jardin, il est dommage de ne pas le maintenir en état optimal… Certains de nos clients n’ont pas la main verte ou pas le temps, tout simplement, d’entretenir leur jardin et/ou terrasse. Donc nous nous en occupons pour eux.

CLM : Le plus beau compliment qu’on pourrait vous faire ?

AQ : Nous avons régulièrement des mails de remerciements de nos clients qui sont ravis… Ce sont de beaux compliments !

BT : C’est une belle équipe de passionnés.

CLM : Et si on a un espace à réaliser en France, ailleurs qu’à Paris, on vous appelle quand même ?

AQ : Si c’est un beau projet, oui, bien sûr ! Nous sommes ouverts. Il suffit de nous contacter…

BT : Avec plaisir. 😊

Les Bees souhaitent, pour les années à venir, beaucoup de très beaux projets paysagers aux Jardins d’Alexandre…