02 Mai Lyonso Basket : un acteur engagé sur le territoire
Par Claire Le Meur, DG de Blue Bees.
Les Bees sont allées à la rencontre du LYONSO, que Fifty Bees accompagne au quotidien avec joie… Nous avons eu le plaisir de rencontrer son General Manager, Sami Driss qui a pris le temps de répondre à toutes nos questions ! Nous vous livrons cette belle interview en exclusivité :
Claire Le Meur : Le LYONSO, c’est quoi ?
Sami Driss : Le LYONSO est une CTC (Communauté Territoriale de Clubs) créée il y a 5 ans, qui regroupe 5 clubs du sud-ouest lyonnais et plus de 1300 licenciés : Le SGOSFF, club 100 % féminin (St Genis Laval /Sainte Foy/Oullins), le Bale (St Genis Laval), l’USMPB (Pierre Bénite), l’OSFB (Oullins) et Téo Basket (Tassin la Demi-Lune). Ces 5 clubs se sont associés mais conservent leur indépendance. Cela permet à chacun des enfants et adultes de jouer au niveau qui lui correspond le mieux, sans problème de mutation, car il est toujours difficile d’avoir tous les niveaux au sein d’un même club. Nous avons ainsi tous les niveaux jusqu’au plus haut niveau national. Cela permet également la mutualisation d’entraîneurs avec comme objectif de construire un projet commun. Nous allons mettre en place un Directeur Technique qui sera à la disposition des 5 clubs, de sorte à avoir un projet de jeu commun et pouvoir faire de la formation dans tous les clubs.
CLM : Cela inclut aussi une mutualisation d’équipement ?
SD : En termes d’équipement, la mutualisation est plus compliquée. Cela se fera à terme, notamment avec la création de la S.A. LYONSO, dont l’objet sera de faire rayonner le basket sur la région et apporter de la compétence sportive et extra-sportive, sur l’ensemble des clubs.
CLM : Les clubs communiquent-ils ensemble ou de façon autonome ?
SD : Chaque club communique de façon individuelle et LYONSO communique sur l’équipe professionnelle ainsi qu’au nom de tous les clubs de la CTC. En tant que LYONSO, nous sommes le relais des clubs. Nous souhaitons mettre en place plus de contenu de communication pour chaque club – et un contenu uniforme, même si chaque club conserve son logo et son site internet. Si les associations sont fortes, la S.A. sera forte et inversement. C’est un projet gagnant-gagnant. Chaque club du CTC a sa culture et sa personnalité et nous souhaitons faire grandir chaque club dans ce cadre et dans sa culture propre, avec la S.A. en parallèle.
CLM : Cela confère au club une force de frappe qu’ils n’auraient pas autrement…
SD : Oui, mais nous les aidons en outre sur les questions administratives et organisationnelles. Nous donnons du temps aux assos pour qu’elles puissent consacrer leur énergie à l’organisation d’événements sans perdre de temps sur des sujets où elles sont moins compétentes (comptabilité, formalités, etc.), sans mettre à mal les bonnes volontés précieuses qui font fonctionner les clubs depuis de nombreuses années.
CLM : Vous évoquiez la construction d’une S.A. … Pour quand cela est-il prévu ?
SD : Nous souhaitons que la S.A. LYONSO démarre au 1er juillet 2021.
L’équipe professionnelle est pour l’heure portée par l’OSFB. Mais, dans le cadre d’une association de sport amateur, nous ne pouvons pas être subventionnés en tant que professionnels ni avoir accès au mécénat ou pouvoir payer des joueurs professionnels… C’est la raison pour laquelle nous créons cette structure juridique, de façon à pérenniser dans le même temps le projet associatif. Nous avons aujourd’hui la chance d’avoir des partenaires qui nous suivent mais on ne sait jamais de quoi demain est fait… Il est important de protéger les équipes (jeunes en championnat de France, équipe en National 3 sur les séniors).
CLM : Qui sera à la tête de la structure nouvellement créée ?
SD : Hervé Piquet Gauthier sera président de la SA. Il va laisser sa place à la présidence de l’OSFB car il n’a pas juridiquement le droit d’être sur les deux structures. Je serai le Directeur Général de la SA.
CLM : Justement, quel est votre parcours ? Comment en êtes-vous arrivé là ?
SD : J’ai été joueur de basket pendant 20 ans, y compris au plus haut niveau. J’ai maintenant 39 ans et suis papa de trois enfants…. J’ai été capitaine de l’Elan Béarnais (Pau Orthez), qui est un des plus grands clubs français avec l’ASVEL, Limoges, Antibes et Le Mans. A la fin de ma carrière de joueur, j’ai éprouvé le besoin d’être formé. J’ai intégré une école de commerce – l’EDHEC – en e.learning. Je voulais avoir une expérience autre que celle du monde du sport. J’ai commencé par travailler dans une start up, DISPLAYCE, qui vendait de l’affichage digital, dans laquelle j’étais account manager. Puis je suis arrivé à Lyon en 2018 dans une ESN (Entreprise au Service du Numérique), AGIXIS, où je « vendais » des ingénieurs informaticiens. J’ai exercé ce métier pendant deux ans. Ensuite, j’ai refait une saison de basket et, pour la première fois de ma vie, je me suis fait une entorse du genou assez grave sur le premier match de la saison, suivi d’une autre sur un match suivant. J’ai su que pour moi, le basket, c’était malheureusement fini. A l’époque, je travaillais en parallèle pour HAY’S, avec des fonctions similaires à mon emploi précédent. Le confinement est arrivé très vite et j’ai travaillé avec Marc Berjoan, le coach, et Hervé Piquet-Gauthier sur la construction de l’équipe. Au départ, ce dernier m’a proposé d’accompagner Marc en tant qu’assistant. Mais je suis un joueur, j’aime les challenges et j’ai toujours été capitaine… J’ai envie de mener. Et je croyais beaucoup au projet d’Hervé, qui, à cause du confinement avait parfois la tentation légitime d’arrêter. Ce qu’il avait réussi à monter avec les partenaires – Fifty Bees entre autres – était réellement incroyable. Nous avons échangé, beaucoup – c’était tout l’intérêt du confinement car il n’y avait pas la gestion des matchs, des joueurs et des déplacements. Puis il m’a proposé de devenir General Manager. Mon job à l’époque ne me plaisait pas et me paraissait manquer d’ambition, même si je gagnais bien ma vie. J’ai dit Ok pour monter le projet avec lui, même si je savais que la rémunération ne serait pas la même. L’argent n’a jamais été mon moteur. J’ai besoin d’aimer ce que je fais ! J’ai besoin de changement. Mes engagements sportifs duraient une dizaine de mois, tout allait très vite… Je n’étais pas habitué à me projeter loin.
CLM : Là, c’est différent, vous êtes obligé de penser « plus loin » mais ce sont des réflexions stratégiques et non imposées… Vous êtes dans la construction du projet.
SD : Oui, c’est ça ! Cela n’a rien à voir avec le fait de simplement remplir des objectifs commerciaux. Dans notre projet, l’équipe professionnelle doit servir les 5 associations, notamment grâce au fait d’avoir un club de haut niveau sur le territoire. De plus en plus de jeunes auront ainsi envie de faire du basket. Lorsque j’étais jeune, j’adorais aller dans les écoles, transmettre et partager ma passion. A Bordeaux, par exemple, je travaillais avec une association qui s’appelait « Un maillot pour la vie », pour aider les enfants dans les hôpitaux et leur apporter un soutien moral. C’étaient des moments très forts. Accompagner le handicap, aussi, qui fait partie de la vie. En France, on est très mauvais sur l’accompagnement du handicap. Sur une aire de jeux, un enfant en fauteuil ne peut rien faire ! Le handicap n’est pas considéré. Cela fait également partie de notre mission pour sensibiliser les enfants. Pour parler de nutrition, aussi. C’est essentiel ! L’axe de développement que va prendre la S.A. est de mener des actions sur le territoire, centré autour du sport et particulièrement autour du sport et du « sport-santé ».
CLM : Comment imaginez-vous l’articulation entre la CTC et la S.A. ?
SD : Les deux co-existeront, avec des ponts entre les deux. Nous avons aussi le label LYONSO Sport Territoire qui nous permet, par exemple, d’être accrédités au quotient familial pour permettre à tous les enfants d’accéder à des stages sportifs – tous sports confondus (basket, foot, accrobranches, etc.). Le sport est une activité essentielle et structurante. Notre inquiétude réside surtout sur les 17-25 ans qui ont perdu leurs routines sportives avec le confinement… Les clubs et la Fédération de Basket ont, je crois, un rôle à proposer pour faire évoluer la pratique du basket, hors club et proposer de nouveaux modes de fonctionnement, même si la vie associative est riche de beaucoup de choses. Il faut fixer des objectifs aux enfants pour leur donner envie de faire du sport et de se dépasser. C’est tout aussi vrai pour les adultes ! D’ailleurs, le premier LYONSO Connect que nous avons lancé avait pour thème « le sport en entreprise » et avions invité GSF à cette occasion qui met fortement l’accent sur le sport dans un projet global d’entreprise…
Le projet LYONSO est vraiment passionnant et je suis fier de contribuer à son développement aux côtés de nos partenaires.
Les Bees souhaitent longue vie au LYONSO et ont hâte de voir naître les nombreux projets que la future S.A. LYONSO renferme déjà dans ses cartons… Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de la suite de cette belle aventure 😉.