25 Oct DIRECTION RETRAITE : UNE NOUVELLE AVENTURE POUR SYLVIE !
Par Claire Le Meur, DG de Blue Bees
Sylvie Goût, associée historique de Fifty Bees, vient tout juste de prendre le chemin de la retraite après de nombreuses années passées au sein du groupe. Voici le récit de son parcours…
Claire Le Meur : Sylvie, cette longue aventure démarrée chez Cofagest, qui deviendrait plus tard Fifty Bees, a commencé quand ?
Sylvie Goût : Cette aventure a commencé lors du rachat du cabinet Solyaco par Jean Michard. Solyaco était basé à Saint-Genis-Laval et à Lyon. Nous étions un cabinet dont les deux dirigeants allaient partir à la retraite. Jean Michard et Marc Linder ont racheté les deux cabinets et ont ramené les collaborateurs de Saint-Genis à Oullins. Ceux de Lyon sont restés en place.
CLM : Tout cela se passe en quelle année ?
SG : On est en 1989 ! Je travaillais à l’époque avec Danielle – qui vient également de partir en retraite (rires), Françoise et Marie-Hélène. Nous avons été rapatriées toutes les trois à Oullins. Danielle m’avait fait une blague : elle m’avait dit : « tu sais, là-bas, ils portent tous des chaussons, il faudra que tu en aies, toi aussi ! ». A l’époque, j’étais naïve, je croyais tout… Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas vrai (rires). Avant cela, j’avais travaillé dans le service comptable d’une très grande entreprise à Paris et, à mon retour à Lyon, j’ai intégré le Cabinet Grillon, qui sera racheté également par Cofagest plus tard. Ensuite, j’ai géré une petite entreprise avec une amie, avant de revenir en cabinet et de rentrer au cabinet Solyaco.
CLM : Cette fusion entre les deux cabinets s’est donc bien passée ?
SG : Oui ! au début, nous étions un peu inquiètes…Mais cela s’est bien passé. Nous nous sommes intégrées au personnel déjà présent et certaines nous ont quitté. Des associés de Jean partiront à la retraite et il me proposera de m’associer. C’est une belle reconnaissance et je le remercie.
CLM : Et quel était ton rôle au sein de ce cabinet ?
SG : J’étais chargée de clientèle, comme maintenant ! J’avais récupéré les clients de Monsieur Berthaud à son départ et ce n’était pas facile… mais ils sont restés jusqu’à mon départ en retraite ! C’est une belle preuve de confiance.
CLM : Et l’aventure durera finalement près de 30 ans… Qu’en retires-tu ? Car tu y as consacré quasiment toute ta carrière…
SG : Oui ! Mais j’avais des premières expériences qui m’ont énormément aidée dans la gestion des clients. J’avais travaillé en entreprise auparavant. Connaître le monde de l’entreprise, de l’usine (approche de mon enfance) était un apport très important. Je connaissais les différentes fonctions (commercial – production – RH – administrative). Cela m’a permis d’avoir une bonne vision globale de l’entreprise, de la stratégie à construire à la gestion du quotidien. Cela manque peut-être un peu si nous ne connaissons que le cabinet d’expertise comptable.
La confiance de mes clients est ma plus belle récompense. J’ai accompagné une entreprise avec quatre repreneurs !!! Et j’ai gardé des entreprises avec la reprise par les enfants. J’ai aussi les enfants de mes clients qui m’ont sollicitée pour les accompagner. Que veux-tu comme meilleur message pour résumer ma carrière au cabinet ? Puis, lorsque j’ai monté ma boîte avec une copine, j’ai appris ce qu’était la gestion de trésorerie, entre autres. Puis, dans ce parcours, il y a eu aussi la belle aventure CABEX avec son fondateur Antoine Pérez et ensuite avec Jean, qui a été président du réseau. J’étais au comité de direction et j’étais pilote pour les autres cabinets. Mon rôle était de les aider dans le développement de leur cabinet. Cette aventure nous a permis de bien progresser au sein du cabinet.
CLM : Et ensuite, il y a eu l’arrivée de Delphine Michard-Grunwald, la fille de Jean…
SG : Oui ! Et c’était très bien. Elle était expert-comptable et représentait la suite logique pour la reprise du cabinet. Elle devait marquer le changement et Fifty Bees est né ainsi en 2019. Nous sentions bien que la profession changeait et qu’il fallait être facilitateur dans cette évolution. Si on s’accroche au passé, on meurt avec ! Si on se met dans la dynamique, on rebondit et c’est toujours une satisfaction. Ça permet de rester dans le train (rires). Je me suis toujours appliqué au travail et dans ma vie personnelle cette phrase « quand tu vois le train, tu montes. Si tu ne montes pas, il ne repassera pas ! ». Il y a le passé mais il faut se tourner vers l’avenir ! Même si cela fait un peu peur, il faut y aller parce que sinon, plus tard, on regrette…
CLM : Et le cabinet de Brignais ?
SG : J’avais rencontré le propriétaire du cabinet de Brignais, Monsieur Vennetier, à un Congrès de l’Ordre des experts-comptables à Dijon. Nous étions sur un stand, en train d’assister à une démonstration pas très intéressante de paies et j’ai commencé à discuter avec lui. Il me dit « je me demande ce que je fais là parce que je suis en train de vendre mon cabinet ». Je lui réponds « Ah ? Et vous êtes où ? ». Il me dit : « A Brignais ». Je suis rentré du congrès en disant à Jean « il y a un cabinet à vendre à Brignais, il faut qu’on l’achète, c’est juste à côté de chez moi ! » Jean m’a dit « OK, on l’achète ! ». J’ai mené la négociation et nous avons repris le cabinet avec le personnel présent. Nous ouvrions sur l’Ouest Lyonnais. Nous voulions toujours être au plus près de nos clients.
CLM : C’est Paul Eluard qui disait « il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » …
SG : Mais il faut savoir transformer le rendez-vous en quelque chose de positif, sinon, ça ne fonctionne pas.
CLM : Le cabinet a beaucoup grossi entre le moment où tu as intégré le cabinet et ton départ en retraite…
SG : Ah oui ! Au début, nous étions une dizaine et nous sommes presque 100… Mais cela reste humain. Les gens se connaissent. Il n’y a pas de numéros ! Les relations se sont créées sur la durée. C’est pareil pour les clients. J’aimais aller les voir chez eux, pour comprendre la façon dont ils fonctionnaient. Idem lorsque j’accompagnais les cabinets du réseau Cabex en tant que « pilote ». Il faut être bien sûr irréprochable professionnellement mais il faut s’assurer aussi que nous sommes toujours sur les mêmes valeurs que nous avons choisies au sein du Cabinet.
CLM : Lorsque tu as intégré le cabinet, tu figurais parmi les plus jeunes, lorsque tu as pris ta retraite, tu étais fatalement parmi les plus vieilles (rires)… Quel effet cela fait de voir des jeunes débarquer au fil des ans dans l’entreprise ?
SG : C’est normal, c’est la vie. Nous ne savons pas arrêter le temps. Les jeunes qui arrivent dynamisent l’entreprise et c’est bien. Les anciens doivent s’enrichir des connaissances récentes des jeunes et eux doivent avancer en puisant le savoir des plus anciens acquis des longues expériences du terrain. Lors de ma soirée de départ en retraite, cela m’a fait énormément plaisir de voir beaucoup de jeunes … et pas uniquement des vieux {rires). Mes clients étaient aussi très nombreux et je les en remercie.
CLM : Alors, justement, quelles sont tes nouvelles activités depuis que tu es en retraite ?
SG : En premier lieu, je profite de ma famille : mon mari, déjà en retraite, et mes chers enfants.
Les voyages – je voyage beaucoup depuis mon départ ! Je visite et je vais voir des amis(es) éloignés. Je démarre également une initiation à la couture (rires). Cela me faisait envie depuis très longtemps – j’ai récupéré la machine à coudre de ma maman.
Je bouquine également énormément -d’ailleurs, je serai heureuse de venir aux prochaines dédicaces que Fifty Bees pourra organiser parce que c’est vraiment super.
Je savoure cette nouvelle vie.
CLM : Aurais-tu un pire souvenir et un meilleur moment à nous raconter.
SG : Mes pires souvenirs sont la perte des gens… Je n’ai jamais supporté ça. Cela a toujours été tragique pour moi. Parce que c’était comme la famille.
Mes meilleurs souvenirs, c’est évidemment, le moment où Jean m’a proposé de m’associer, en 2000, qui reste un temps fort ! Cela signifiait une reconnaissance, rappelait le chemin que nous avions parcouru. Nous n’étions pas toujours d’accord mais nous arrivions toujours à un accord accepté avec Jean (rires). Tout cela a été vraiment bien. Il y a eu de beaux partages. C’est une belle histoire qui s’est bien terminée. J’étais ravie de la fête organisée pour mon départ. Je souhaite à tout le monde de terminer comme ça … Je tiens aussi à remercier Solène qui me remplace, le temps que nous avons travaillé ensemble, m’a permis de partir sereine.
Les Bees remercient Sylvie pour le temps consacré à cette interview et lui souhaitent de très jolies aventures à suivre, entre voyages, lectures, promenades…et couture 😉 !